Monsieur le Maire,
J’ai pris connaissance de la lettre que vous avez adressée au ministre de l’Intérieur, M. Laurent Nunez. En tant que députée du Nord et conseillère municipale de Lille, je souhaite y apporter quelques observations, dans un esprit constructif et républicain.
Premièrement, le ton employé à l’égard du ministre surprend. Il s’apparente davantage à une mise en demeure qu’à une demande de collaboration. Ce style, hérité de votre prédécesseure, donne le sentiment que la Ville de Lille cherche plus souvent la confrontation que la coopération avec l’État. Or, c’est précisément cette posture, adoptée depuis des années, qui a contribué à isoler Lille et à retarder l’obtention des moyens policiers nécessaires. Depuis 2017 pourtant, l’État a renforcé les effectifs de la Police nationale, créé de nouvelles unités spécialisées et soutenu les territoires les plus exposés. Encore faut-il que la Ville s’inscrive dans un dialogue loyal et dans une stratégie commune.
Deuxièmement, la prolifération des trafics est aussi la conséquence d’un manque criant de présence de proximité. Lille ne compte pas aujourd’hui les effectifs de Police municipale qu’exige une métropole de cette taille. Une présence accrue – au moins 250 agents – dans les quartiers serait indispensable pour prévenir l’implantation des points de deal, tandis que la Police nationale poursuit son travail d’enquête et de démantèlement.
Troisièmement, la vidéoprotection reste dramatiquement sous-développée. À peine 160 caméras installées en six ans, et aucun déploiement nouveau depuis plus de deux ans : c’est un retard considérable par rapport à la grande majorité des villes françaises. Ce dispositif est pourtant un outil essentiel d’appui aux forces de l’ordre et de protection pour les habitants. La sécurité des Lilloises et des Lillois ne progressera pas à coups de courriers indignés, mais par la mise en œuvre d’un véritable continuum de sécurité, associant l’État, la Ville et la Métropole dans un partenariat de confiance et d’efficacité. Je forme le vœu que la municipalité prenne désormais toute sa part dans cet effort collectif, au-delà des postures et des déclarations.
Respectueusement,
Violette Spillebout
Présidente du groupe Faire Respirer Lille
Conseillère municipale de Lille
Députée du Nord

En réponse à la lettre adressée par le maire de Lille au ministre de l’Intérieur, j’invite à adopter un ton plus constructif et à recourir à une méthode plus coopérative dans la gestion des enjeux de sécurité.
Depuis 2017, l’État a renforcé les effectifs de la Police nationale et soutenu les territoires les plus exposés. Il appartient désormais à la Ville de prendre pleinement sa part, en développant une Police municipale à la hauteur des besoins d’une métropole comme Lille et en relançant le déploiement de la vidéoprotection, encore trop insuffisant.
Je réaffirme ma conviction qu’une sécurité durable repose sur un véritable partenariat entre l’État, la Ville et la Métropole – un continuum de sécurité fondé sur la confiance, la responsabilité et l’efficacité collective.